Le magicien du rêve
Aquarelliste autodidacte, coloriste inventif, Conrad Tremblay fut un artisan de première heure de la Révolution tranquille. Il étudia à l’école des Arts graphiques de 1947 à 1950 et travailla conjointement avec Claude Gauvreau, Léon Bellefleur, Albert Dumouchel, Alfred Pellan et Rolland Giguère. Avec ce dernier, il cofonda les Éditions Erta (Maison d’édition vouée à la poésie).
À cette époque mouvementée, il exposa avec des membres du groupe signataire du Refus Global : à la Galerie de M. Henri Tranquille à Montréal et exposa en Belgique accompagné d’artistes tels que Bellefleur, Dumouchel, Gauvreau, Leduc, Mousseau et Gérard Tremblay, son frère. À partir de cette période, il entretient une grande amitié avec Théodore Koenig, poète et critique d’art belge, et collabora à l’illustration de plusieurs livres d’arts ainsi qu’à des revues d’obédience surréaliste belges et italiennes. En tant qu’artiste-peintre, il a participé à 16 expositions collectives en Europe et au Canada ainsi que de présenter dix expositions solo.
Né en 1925 aux Éboulements, Conrad Tremblay grandit dans l’amour de la nature, des animaux, du silence et du rêve. C’est dans cet environnement idyllique qu’il a développé une image des relations interdépendantes qui existent entre l’homme, le monde animal et les différentes ressources naturelles. Cette symbiose se retrouvera reconstituée dans ses créations artistiques.
Très instinctif et authentique, Conrad plaça rapidement le dessin au centre de son univers. Chaque feuille, un nouvel épisode, lui permet de partager son monde intérieur, sa vision de l’univers fini et infini, et sa conception de l’homme par le truchement de mythes anciens et de légendes modernes. Au cours de sa carrière, il explora diverses techniques telles que le collage, la gouache, la linogravure, le dessin pour finalement se dédier presque exclusivement à l’aquarelle après les années 1960. Pour le regard averti, la continuité de ses sujets et l’impressionnant équilibre qu’il parvient à établir par sa singulière clairvoyance démontrent une grande sensibilité.
Conrad Tremblay s’est mérité trois distinctions importantes, obtenues au Gala international des Arts visuels organisé par le CAPSQ. Au Gala de 2007, il reçoit la médaille d’or; au Gala de 1999, le premier trophée et à celui de 1998, le prix d’excellence dans la catégorie “Frontières figuratives”.
En terminant, je vous formule le souhait de Monsieur Tremblay qui est de faire connaître la magie du rêve :
« L’onirisme, c’est suivre l’image que le rêve te présente dans toute son évolution, ses ébats et ses cris de liberté... Les grandes oeuvres ne portent pas de voile. » (Conrad Tremblay, 1998)
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